Le jeudi 30 juin 2005 par Marc Hépiègne

Ubuntu, Debian-Sarge et LTSP

commentaires après installation d’Ubuntu, de Debian Sarge et du serveur LTSP


Dans la communauté Debian, Ubuntu a provoqué un énorme soulagement : enfin une distribution facile à installer, et avec un graphisme pouvant rivaliser avec celui des Mandake et autres Suze, tout en respectant les principes de la communauté. La personnalité de son créateur peut peut-être rendre perplexe, mais la réalisation est adoptée. Peu de temps après, Debian Sarge 3.1 parait officiellement.

J’utilise couramment les 2 distributions et j’observe quelques différences que je résume de la façon suivante : Si on veut installer rapidement un OS avec de nombreux logiciels, un graphisme avancé et que l’on craint de ne pas avoir le bon driver de la carte graphique, autant choisir Ubuntu. Si la carte graphique est relativement standard, que l’on veut Kde et Gnome et non pas l’un ou l’autre, que l’on ne tient à disposer d’un bureau au design le plus moderne, alors autant choisir Debian Sarge.

Voici d’autres différences vues dans le détail :

Avantages de Ubuntu

4 versions possibles : 2 versions Live (Ubuntu basée sur Gnome, et Kubuntu) et les mêmes configurations mais en version Install. De nombreux pilotes de cartes graphiques et d’impression.

Inconvénients :
- Pas de profil root à l’install. L’utilisateur déclaré lors de l’install a fonction de root. Ca surprend. Une fois l’installation effectuée, il faut passer une deuxième fois son mot de passe utilisateur pour effectuer une tâche d’administration. Si on veut distinguer les deux profils, c’est l’utilisateur qui va créer le mot de passe root ($ sudo passwd root).
- Si l’utilitaire de configuration d’imprimante de Gnome ne pose pas de problème, par contre je n’ai jamais pu accéder à l’interface d’administration de Cups par le navigateur. J’ai dû enlever le Cups initial et mettre un cups standard depuis les serveurs Debian. Mais à ce moment-là, les menus de Gnome passent à 50% en anglais.
- Pour le cas où vous devez passer par un proxy pour accéder à internet, l’installeur ne propose pas d’entrer les paramètres, et dans ce cas, il est préférable de ne pas configurer du tout l’accès au réseau, sinon l’installeur passera beaucoup de temps à chercher pour rien.
- J’ai observé sur mon lieu de travail, très garni en PC Dell, que les comportements, d’une machine à l’autre, pouvaient varier curieusement. Tantôt la carte graphique est correctement supportée, mais ce sont les paramètres d’environnement qui sont perdus entre l’installation et le premier lancement, et dans ce cas, il faut alors tout passer en revue : kbdconfig, dpkg-reconfigure locales, base-config, etc. Tantôt, c’est exactement le contraire.
- Lorsque les variables d’environnement dont affectées, les paquets de traduction de Openoffice, de Firefox et de Thunderbird sont automatiquement installés. C’est pratique sauf dans le cas de Thunderbird, car le logiciel lui-même n’est pas installé. (Il faut donc faire # apt-get install mozilla-thunderbird).
- Si d’aventure, on veut installer des logiciels à base de Kde sur une version Gnome, les problèmes de dépendances sont immédiats.
- base-config n’aide pas beaucoup à se diriger sur des serveurs qui ne sont pas Ubuntu. Si on veut télécharger les paquets logiciels depuis par exemple http://ftp.u-picardie.fr/mirror/debian/ , il y a intérêt à avoir un fichier /etc/apt/sources.list déjà prêt.
- Dernier bug rencontré : le son avec Alsa. Il ne fonctionne pas avec les animations Flash ainsi qu’en ligne de commande, même s’il fonctionne très bien dans tous les autres cas.
- Pour finir, deux regrets : très peu de plugins de configurés sur Firefox d’une part, d’autre part, les lecteurs multimedia ne lisent que peu de formats. Au total, il reste beaucoup de configurations à faire à la main.
- Une adresse intéressante pour, comme dit son auteur, “peaufiner l’installation”.

Concernant Debian Sarge :
- L’installeur est le même que celui d’Ubuntu.
- Certains drivers Nvidia sont intégrés.
- Pas de problème de dépendance lorsqu’on veut faire cohabiter des logiciels Kde et Gnome.
- On retrouve les qualités traditionnelles de Debian (robustesse, fiabilité, priorité au libre), avec un système nettement plus facile à installer que la version Woody, et des logiciels récents.
- Design moins brillant que celui d’Ubuntu.
- Une version installation par le réseau existe : le CD se charge uniquement de l’installation du système de base. Le reste est téléchargé, ce qui est pratique pour avoir la dernière version des paquets dès la première installation.

Installation d’un serveur LTSP sur l’une au l’autre de ces distributions

Qu’est-ce que LTSP ? Reprenons la définition de l’association Sil-Cetril : "Un réseau LTSP est un réseau composé d’un serveur et de plusieurs clients légers. Un client léger est une machine quelconque (par exemple un vieux PC) débarrasée de son ou ses disques durs et lecteurs. Ainsi les clients ne sont plus composés que d’une carte mère et d’une carte réseau. Une fois bootés via le réseau, les clients font office de simples Terminaux-X et ne servent qu’à l’affichage. L’objectif (...) est de proposer un réseau solide, peu onéreux et facile à administrer pour les collectivités."

La documentation complète se trouve ici.

Sur ubuntu.com, on trouve une procédure d’installation simple et efficace.

En gros, 7 étapes :

1) Installation des logiciels dont LTSP se servira :

# apt-get install dhcp3-server tftpd-hpa nfs-kernel-server libwww-perl

2) La configuration préconisée pour portmap n’est plus nécessaire (cf “Opening up portmap”)

3) Installation de l’utilitaire d’installation

# apt-get install ltsp-utils

4) Lancer ltspadmin, puis choisir “Configure the installer options”. Cette rubrique consiste à préciser les paramètres de téléchargement des paquets LTSP (adresse de téléchargement, proxy, adresse de destination)

5) Ensuite choisir “Install/Update LTSP Packages”. Choisir tous les paquets. Une fois téléchargés, on peut passer à la configuration en lançant ltspcfg.

6) Un menu propose de lister l’état de chaque couche logiciel (“Show the status of all services”), ou de lancer individuellement la configuration de telle ou telle couche. En général, tftpd et portmapper sont configurés automatiquement et immédiatement. Pour que dhcpd tourne, il faut renseigner son fichier de conf. Je vous propose le mien.

(Les exemples contenus dans cette archive suppose que le serveur LTSP a pour ip 192.168.0.1)

Pour pouvoir démarrer NFS, il faut avoir lancé la création des fichiers hosts, hosts.allow, /etc/exports, lts.conf comme le propose le menu “C- Configure the services manually”. Ensuite :

# /etc/init.d/nfs-kernel-server restart

Après NFS, le menu de configuration propose de paramétrer Xdmcp. 2 questions sont posées : “Do you want to enable gdm (y/n) “ Bien sûr que oui.

Do you want to disable the graphical login on the server (y/n) [] ? Bien sûr que non. Si le tableau des Status s’entête à indiquer “No” pour “Xdmxp/Running”, c’est pas grave, ça fonctionnera quand même.

7) Il ne reste plus qu’à configurer les clients. Le plus simple est de créer une disquette de boot qui va pointer sur la carte réseau pour ensuite pointer sur le serveur. Aussi rendons-nous sur http://rom-o-matic.net/5.2.5/

Choisir dans la première rubrique etherboot-pci:all-pci-drivers

Fabriquer l’image comme indiqué sur le site :

$ cat eb-5.2.5-yournic.zdsk > /dev/fd0

Et voilà, tout est prêt. Il ne reste plus qu’à tester, puis gérer les éventuelles erreurs.

Post-Scriptum:

Cet article est (sera ?) également publié sur Dawal.

Répondre à cet article

  • > Ubuntu, Debian-Sarge et LTSP

    Marc le jeudi 30 juin 2005

    Ce modeste article est effectivement publié sur Dawal dans l’édition N°4.

    Répondre à ce message

  • > Ubuntu, Debian-Sarge et LTSP

    le mardi 6 septembre 2005

    Ce projet LTSP est très intéressant. Pourriez-vous donner un ordre d’idée pour le matériel nécessaire : config serveur pour 4/8/12 clients, config client (CPU/RAM).

    Merci d’avance

    Répondre à ce message

    • > Configuration matérielle pour LTSP en 2007

      Guillaume B. le mercredi 16 mai 2007

      C’est très dépendant de l’utilisation qui est faite des clients.

      Avec les distributions récentes, compter sur le serveur environ 512Mo de RAM + 128Mo par client pour utiliser un bureau KDE ou Gnome, OpenOffice.org et Firefox.
      En ce qui concerne le(s) processeur(s), la mémoire, la carte réseau du serveur, plus c’est rapide, mieux c’est, évidemment.
      Par exemple, une carte 1Gb et le switch approprié est conseillé.
      Avec une machine récente avec 1Go de RAM, on doit pouvoir utiliser 4 clients sans problème. Avec 4Go, une classe d’une trentaine de terminaux.
      Au delà, on peut envisager plusieurs serveurs.

      Sur les clients, préférer au moins des Pentium, voire des Pentium II, 64 Mo de RAM et des cartes réseau 100Mb.
      On peut aussi utiliser l’usb (en particulier pour le stockage), le son et la 3D sur les terminaux X.
      Dans ce cas, il faut bien sûr respectivement un contrôleur usb, une carte son, une carte graphique appropriée sur le client.

      Répondre à ce message

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